Il ne pleut pas en ce samedi 15 septembre, comme ce fût le cas durant toute la semaine. Un signe ? En tout cas, c'est une fameuse chance car les "Fêtes de Wallonie" de Nivelles se déroulent sur la Grand-Place, en extérieur.
Lorsque nous arrivons, vers 19h30, nous constatons que ce n'est quand même pas la toute grande foule qu'y s'est déplacée, mais néanmoins pour Nivelles c'est fort acceptable. C'est l'heure où les gens mangent encore aussi, donc nous sommes plus ou moins rassurés sur l'assistance. La scène, adossée au Palais de Justice, est d'une taille assez conséquente et l'ingé son n'a pas l'air trop gauche d'après ce qu'on entend.
Sur scène, un groupe de reprises soulève l'enthousiasme des 50-60 personnes amassées devant la scène. Je ne comprendrais jamais cet engouement des gens pour des groupes de reprises, qui plus est parfois (souvent) executées maladroitement par ces "cover bands" statiques sur scène comme une forêt de sapins, avec la belle boule de Nowel qui chante au centre.
Enfin bon, c'est la Grand-Place de Nivelles, c'est pas le "magasin 4" non plus.
On a droit au 1/4 heure "Muse", et là ça commence franchement à me bourrer (j'adooooooore le beau Bellamy et son groupe de pseudo Queen "baroque") (ou bas-rock, j'hésite).
Si ils se mettent à jouer un morceau des insupportables mais néanmoins "indispensables" Radiohead, je frappe le premier qui passe à ma portée !
Heureusement, je n'ai pas l'occasion de me transformer en Cassius Clay, ils nous épargneront au moins ça !
La faim se fait sentir, et nous sommes très tentés par cet "porchetta" maison qui nous attend !
Je passerai sous silence le passage sur le "gratin dauphinois" (ou plutôt l'ail à la pomme de terrre) car mes yeux qui pleurent encore m'empêchent de décrire cet accompagnement avec précision). Mais, ça a beau "dégager sévère", ça n'en reste pas moins excellent !
Nous remarquons que "presque Johnny Hallyday" est dans la foule. Je tremble et prie pour qu'un bon "Que je t'aime" soit oublié par le cover band précité.
Souhait heureusement exaucé ! :-)
Un deuxième signe ?
Tata veut tâter de la balle (comme d'hab). Il nous emmène dans le seul café-concert de Nivelles, là où, théoriquement, nous nous produirons l'année prochaine lorsque l'album sera distribué mondialement, mais uniquement en Belgique, par Paperheart Miouzik.
Le "kicker" nous attend, rutilant, majestueux, avec ces 22 petits personnages en short et cette petite balle de feutre qui n'attend que d'être propulsée dans le goal d'un coup de poignet salvateur !
Gos fait le tour de l'engin, dubitatif, en se demandant si c'est une nouvelle sorte de "juke-box".
Tata, grand "baby-footeur" légendaire, le prend sous son aile protectrice et lui enseigne les rudiments de ce sport exigeant.
- "L'important Gos, vois-tu, c'est le coup de poignet ! Tout est dans le poignet ! Bien sûr, mon stage à la "Maison du Plaisir" m'a permis de m'entrainer comme un véritable professionnel, mais je t'apprendrai la technique, fais-moi confiance ! "
Gos est rassuré, Tata a le sourire gêné. Un ange passe.
Ca n'empêche tout de même pas cette nouvelle "fameuse paire" de prendre 2 belles "branlées" par le duo composé par Ricounet et moi-même.
Dans le lointain, nous entendons le groupe suivant. Un...."cover band" !!!!!!! (oui, encore).
On se demande ce qu'on est venu faire dans cette galère ! On va encore passer pour les "ET" de service avec notre truc "noisy pop broll" ! :-(
Bon, c'est un cover band, mais ça joue bien. Très bien même. A tel point qu'on se demande si un simple DJ qui enchainerait des disques des seventies n'aurait pas eu sa place sur le "podjome".
Quel est l'intérêt ?
Pour nous: aucun. Pour le public, on ne peut pas faire mieux !
C'est la fête, les gens sont déchainés! Ils entendent ce qu'ils peuvent écouter tout le temps chez eux, sur Classic 21, en cd, en mp3, et même sur vinyl puisqu'il s'agit surtout de reprises 70's...mais ils sont heureux.
Les gens en redemandent !
Faut dire que ce groupe-ci, il assure quand même pas mal, on est loin de la "forêt de sapin" précédemment citée et le chanteur est assez balèze (lui, il peut reprendre les vocalises du sieur Bellamy sans problème).
En coulisse, nous avons un invité surprise en la personne du " Professeur Barabas" ! En effet, le proprio de notre local de répette, qui ne sort que rarement de sa serre climatisée à température tropicale, nous fait l'honneur de venir nous supporter. C'est tellement rare qu'on se demande si nous aussi on ne ferait pas une petite "reprise" en son honneur. On sait qu'il est fan de "Rage against the machine" ou encore "The Offspring" (qu'il passe à plein pot dans la serre dédiée aux orchidées centenaires, ça aide à les tenir en forme) mais on est assez mauvais lorsqu'il s'agit de reprendre des morceaux d'autres artistes (ou plutôt, on dira que : ça nous ... emmerde, les reprises !!).Nous montons sur scène avec impatience (30 min de retard sur l'horaire prévu et ça commence à cailler dans le public).
Deuxième surprise, c'est notre ami "Hulk, l'ingé-son du Bateau Ivre" (qui nous avait fait un son plus que correct lors de ce concert) qui est aux manettes.
Un troisième signe ?
Le son est bon sur scène. Il parait qu'il est excellent en façade. Nous commençons devant un public "hétéroclite" (oris, bien sûr) composé de djeunes métalleux, de quelques baulliards 1/4 mondistes, de familles, de vieux adorateurs de rock 70's et de jeunes métrosexuels.
Je croise le regard de Tata qui me dit mentalement (on a une connexion "astrale" Tata et moi) :
- Nom d'une petite pipe, c'est pas gagné !
"ViewMaster 2.0" (avec grattes acoustiques, melodica, caisse claire additionnelle, monotron etc...) commence ce concert nivellois sur un "always on my mind" au son incroyablement bon !
On se sent pas trop mal.
Tata trouve que le concert démarre trop bien et décide casser une corde à l'acoustique sur "all we wanna do". On devra s'en passer sur les autres titres prévus. C'est con, pour une fois qu'on fait un effort pour ne pas trop effrayer les gens avec nos distos habituelles. :-)Quelques morceaux commencent à prendre une forme définitive (forcément, on est en train de les bosser pour l'album) et ça passe plutôt bien la rampe. Notre ami ingé-son, le seul peut-être à capter quelque chose ce soir, nous dira même à ce propos :
- "C'est une très bonne idée d'inclure du post-rock dans ces compos orientées pop, c'est original !"
Parfois ça fait plaisir de jouer devant des gens qui comprennent la démarche, et rien que pour ça j'ai l'impression de ne pas avoir perdu mon samedi soir. :-)
Le reste du concert se déroule étonnament bien, devant un public réceptif qui réagit à chaque sollicitation. Le son est bon et on est assez bien "dedans" (même si la fatigue pour moi et les ennuis mécaniques pour Tata diminuent un peu notre plaisir). Des titres comme "Hiding" ou "pop evolution soccer" deviennent vraiment intense, dans leur nouvelle forme.
L'hommage à "Garou" sur Boddah raffla même une de nos meilleures salves d'applauses depuis longtemps !
J'ai beau annoncer que nous ne faison pas de reprises (milliard, ils en ont eu toute la journée !!!) quelques dinosaures nous réclament "Kashmir" de "Led Zep"... C'est à pleurer !
D'autant plus qu'ils l'écouteront certainement dans la voiture lors de leur chemin de retour...
L'ovation de fin de concert (si si, ou en tout cas pas loin) nous fait quand même plaisir, et nous dit que même sans "cover", les gens ont découvert quelque chose.
Nous doublerons le plaisir en vendant même quelques CD, notamment à une dame assez "conquise" !
Un "brontosaure" vient tout de même me trouver pour me dire :
-M'enfin, même pas une petite reprise ?
J'hésite entre le coup de boule, le tabassage à la basse ou lui carrer un de nos cd dans les dents. Mais comme je suis gentil (attention, le premier qui rit...) je lui répond calmement mais néanmoins de façon pédante que "nous ne faisons pas ce genre de chose".
"Bronto 21" me quittera en haussant les épaules en lançant un petit : c'est dommage...
En remettant le matos dans les bagnoles, un autre peï vient nous voir pour dire qu'il trouvait la musique formidable mais que les voix c'était pas top top....avant de se démasquer en lançant un fabuleux :
- "enfin, voilà quoi...mais bon, moi je suis chanteur et je me demandais si vous ne cherchiez pas un chanteur".
Bon fou rire de fin de soirée !
(n'empêche, si il avait été violoniste, claviériste ou trompetiste, on aurait réfléchi sérieusement à sa proposition). -> l'appel est lancé :-)
Dans ma voiture, Sarah et Eric jouent à Tetris grandeur nature et atteignent le "level 12" péniblement ! (le niveau 12 c'est réussir à fermer les portières et le coffre, les 3 personnes et le matos à l'intérieur, sous le regard interrogateur/suspicieux des flics évidemment de passage à ce moment là) :-)
Je rejoins "Guy", notre groupie "chimacienne" (enfin, de Chimay quoi !) qui m'attend à la maison (n'y voyez pas d'allusion sexuelle, nous ne sommes pas encore "Mötley Crüe", quoi que...) pour une fin de soirée qui se terminera aux petites heures, devant une "desperados" bienvenue après cette soirée chaude et éprouvante, mais néanmoins excellente en tout point !
ATTENTION - PLUS DE CONCERT AVANT LE PRINTEMPS 2013 ! (enfin, logiquement).