dimanche 23 octobre 2011

La vie est (à peu près) belge



                                                          (photo S. Marx, dit "Loulou")

En ce début d'hiver (ça commence à cailler sévère le soir), nous avions rendez-vous à Tournai, et plus précisément à "La vie est belge", café-concept et café-concert.
Tournai est un des plus mauvais souvenirs de Tata, Gos et moi lorsque nous avions dû jouer avec notre ancien groupe "Alisse" au "Pont-des-Trous", resto-concert qui enjambe l'Escaut.

Ce samedi 22, bien décidés à nous racheter, nous investissons cet autre établissement tournaisien, situé sur les quais.
Arrivés vers 20h avec un mal de tête pour l'un et un "gerbouze-feeling" pour l'autre, Tata et moi constatons que Gos et Eric sont déjà là, à notre grand étonnement (enfin, dans le cas d'Eric, c'est bcp moins étonnant).

Sur les quais, il y a bcp de cafés, et les terrasses sont encore fort fréquentées malgré le froid ambiant. On décharge le matos sous les yeux mauvais de la faune locale, très orientée "boyard -1/4mondiste - amateurs de mauvaise techno dans bagnole tunée" qu'on croyait jusqu'alors cantonnée à "Mons-Charleroi".

La "scène" est assez petite (pour ne pas dire minuscule) et n'a de scène que le nom, mais on a déjà vu pire.
On commence à maîtriser ce genre de situation, en apportant nous-même nos lights, notre système de sonorisation et nos 24 "multi-prises".  Malheureusement, on a pas encore trouvé assez de palettes pour construire une scène démontable.

Le café est moyennement rempli, mais le barman nous certifie que pour lui c'est "carton plein" et que nous avons attiré bcp de monde (d'habitude, le samedi, c'est désert).  Ca nous rassure un peu après la déconvenue de "Lille" (voir post plus bas). Un vieil album de Maurane passe en fond sonore.  Je connais les paroles...Tata prend peur, Eric blêmit.

Après un rapide soundcheck, nous voilà parti pour plus d'1 h 1/2 de concert !!!   C'est du jamais fait pour nous (26 morceaux), et le fait que nous n'avons pas sû répetter durant la semaine tient un peu du "challenge".
Le son sur scène n'est pas vraiment fameux et quelques morceaux "flottent" un peu en ce début de concert.  Néanmoins, tout celà tient la route et nous recevons même des tonnerres d'applaudissements de la foule en délire entre chaque titre (enfin, tout est relatif, mais comme le barman nous assure qu'aujourd'hui, c'est la foule des grands soirs, on dira que les clap clap que nous entendons sont des tonnerres d'applaudissements).

Dehors, on joue au "jeu de dames" grandeur nature.  Disons que d'un côté il y a les noirs, et de l'autre les blancs (qui a la fin seront plus rouge que blanc).  La terrasse vole en l'air, il pleut des chaises, et les plaquages style "all black" qui donnent une leçon au "XV de France" nous donnent envie d'en découvrir plus sur cette belle ville de Tournai (dont la moitié des rues sont barrées pour cause de travaux).  Un vrai bonheur. Le barman nous assure qu'il ne faut pas s'en formaliser..."ça arrive tous les jours, ne vous en faites pas, continuez".

Continuer...c'est vite dit.  Le temps de s'en remettre et on s'aperçoit qu'on est vraiment plus dedans...on a plus vraiment envie de jouer.  Pour ma part, je n'ai qu'une envie c'est en rester là.  Tata et Gos semblent complètement hors du coup également à plusieurs reprises.  Le seul qui arrive à s'amuser et à jouer avec ses tripes, c'est Eric.
Hurlant sauvagement dans "Boddah", partant en free-style noisy dans "pop evolution soccer", allant même jusqu'à casser une corde ( et 1 doigt), à 4 pattes au milieu de la "scène" (qui ressemble plus à une cabine d'électrabel qu'à une scène, vu le nombre de cables électriques s'enmellant à nos pieds).

1h 1/2 de concert, nous décidons d'abréger en laissant quelques morceaux prévus sur la setlist. Les gens veulent un rappel. Nous pas.  Nous sommes tous crevés, hallucinés par cette ambiance "particulière" et un peu déçus par notre prestation en demi-teinte.

Dans la salle, les gens sont enthousiastes," le concert était fort bon !" nous dit-on.
Nous vendons des CD.  On reçoit des compliments pour notre "très bon" concert.

C'est assez incroyable la différence de perception que nous pouvons avoir par rapport au public.
D'un côté c'est rassurant, car celà signifie que, même lorsque nous sommes mauvais, nous arrivons quand même à présenter quelques choses de convenable.

Après avoir remercié les quelques personnes venues pour nous (aaahhh "Loulou", tu n'as pas vu le "vrai" ViewMaster en action), nous décidons de repartir à l'aventure dans le dédale tournaisien (puisque le gps ne sert à rien en cas de travaux généralisés).

Dans la voiture, la fatigue atteint son paroxisme, et Tata et moi parlons de choses dont je ne me souviens plus, le "syndrôme 17" n'étant vraiment pas loin (*).

Prochaine étape, le 12 novembre à Roubaix au "Live Bar 301".  Et en attendant, nous commençons à bosser cette semaine sur le prochain EP qui devrait être terminé pour le printemps prochain (avec quelques "fameuses" dates en prévision à l'occasion de sa sortie)


SebMaster


(*) le syndrôme 17, consiste à donner systématiquement comme réponse "17" à toute question anodine, car on est tellement crevé qu'on ne sait plus ce qu'on raconte.  Ce syndrôme se manifeste le plus souvent lors de retours de concerts lointains (Florenville, Bièvre...)

exemple : Qu'as-tu mangé hier soir ?
réponse : "17"

La réponse "17" nécessite le changement immédiat de conducteur du véhicule.

dimanche 16 octobre 2011

ViewMaster, c'est un peu des "Enfoirés"

ViewMaster (-1) jouait ce samedi 15/10 à Loupoigne dans le cadre d'une soirée caritative.
Alors, vous nous connaissez : nous les "causes", on aime bien ça. Nous sommes un peu les "Manu Cali" belges, mais en encore plus "bobos". On aurait bien donné un concert pour les "indignés", mais vu qu'on ne sait pas très où ils crèchent (vu qu'ils se font expulser de partout), on a choisi Loupoigne.

Sans Eric (en solo aux "Lorsen's tape sessions"), nous avons livré un set court et énergique (13 titres) qui nous a réconcilié avec la scène.  Plus d'une 100aine de personnes dans la salle, on ne fait pas la fine bouche, surtout après le concert de la veille (voir le post du dessous). Ca fait un bien fou au moral, une soirée pareille.  Très à l'aise dès le début du concert, nous avons frolé le "sans faute" devant un public assez conciliant et attentif, même si assez peu "connaisseur". 

Mention spéciale à la jeune fille qui interrompit notre set après 5 morceaux pour venir acheter un cd sur scène !  :-)

Prochaine étape : le samedi 22 octobre à "La vie est belge" - Tournai.

samedi 15 octobre 2011

Une vie sans amitié, c'est comme un désert sans oasis...

14 octobre, Bloom's café, Lille. 
Le gérant s'appelle Mourad.  Mourad, il aime bien faire jouer des groupes dans sa (belle) salle. 
Mais Mourad, il prend probablement du Krokodil (*).

Après une 15aines de mails échangés avec lui, on arrive à booker une date.
Il nous propose le 14 octobre, et on lui confirme que c'est ok pour nous.
Nous attendons la confirmation.
Au bout d'un mois d'attente, Eric perd patience et lui passe un coup de fil.
Mourad lui dit qu'il est ok pour le... 4 octobre...enfin, le 14 ça va aussi. C'est booké !
2 jours plus tard, un certain Mourad nous confirme par mail qu'il pense qu'il pourra nous recevoir le 14 octobre....
Mourad, il prend probablement du Krokodil (*)

19h, ce 14 octobre, Eric vient saluer Mourad et lui demande si ça s'annonce bien.
Mais Mourad, lui, se demande qui vient jouer ce soir et qui est Eric.
Et surtout : qui est "ViewMaster" ????
Pris de court, notre ami barman-gérant prépare la salle de concert située dans la cave de l'établissement, et colle une affiche sur la porte d'entrée.
Mourad, il prend probablement du Krokodil (*)

L'endroit est désert, Mourad a un téléphone collé à son oreille. Un jour, le téléphone a tellement chauffé qu'il s'est incrusté dans sa chair.  Les deux médecins de Nip/Tuck n'ont rien pu faire pour lui, mais il s'en accomode fort bien, à notre grand désespoir.
Niklos, qui remplace "Mom's Belly" prévus initialement, reçoit les 8 tickets boissons du groupe qu'il supplée.
Mourad, il prend probablement du Krokodil (*)

Sur le trottoir, la frange "hormonale" du groupe a sorti ses radars...à tel point qu'on se demande si on est pas un groupe de "matte-rock".
On se dit qu'il n'y a pas que les renards qui s'aventurent de plus en plus dans les villes...à présent ce sont les "biches" qui désertent les forêts pour prendre leurs quartiers dans les agglomérations urbaines.

Pour descendre au sous-sol, il faut passer par un escalier en colimaçon, au plus grand plaisir de Gos, d'humeur bougonne depuis le départ de Nivelles.

La salle de concert est vraiment belle, le montage se déroule sans problème, mais on ne trouve pas les prises électrique pour nous brancher.  Mourad nous indique que nous devons regarder au plafond pour les trouver.
Je pense qu'il trouve ça fun, Mourad, mais bon, comme vous le savez maintenant : il prend probablement du Krokodil (*).

Au bar, alors que la musique "Bollywoodienne" nous plonge dans une ambiance "par-ti-cu-liè-re" (détachez bien toute les syllabes, ça paraitra encore plus particulier), Gos discute le coup avec un poête local, sorte de Maurice Carème pour adulte (entre Maître Capello pour le choix des termes incompréhensibles et San Antonio pour le cul).  Gos, malgré sa tête de lard de ce jour, est sous le charme, et il faut que Tata s'insinue entre les deux protagonistes pour arriver à les détacher (voir plus, si affinités). La plus grande citation du poête local fût : "Une vie sans amitié, c'est comme un désert sans oasis"
Pas besoin de Krokodil (*).

A côté du Bloom's se trouve un resto Thaï assez sympatique.  Nous décidons de passer commande avant de passer aux choses sérieuses.  Les plats seront livrés dans la salle de concert dans 1/2h.

Niklos, commence son set.  Toujours très bon, un concert de Niklos, même si ici, il a réduit sa setlist à l'essentiel du la "non participation" du public.  On est content, ça nous permet de "pogotter" durant ses morceaux les plus pêchus.  Surréaliste.
Et on a pas pris de Krokodil (*) !!

Gos râle, il en a marre, il est crevé et il a la dalle !  Comme prévu, les plats nous sont "non livrés" et il décide d'aller les chercher lui-même.

Nous mangeons donc de "l'ail aux nouilles thaï".  Enfin, il me semblait qu'il y avait autre chose dedans, mais je ne me rappelle plus très bien.

Devant 2 fourmis, 1 araignée, quelques plats vides en aluminium parfumés à l'ail et Niklos...nous commençons.
En fait, nous "répettons" serait un terme plus appoprié.  En effet, nous ne jouons que les morceaux "sensibles" qui pourraient poser problème lors du concert à Tournai la semaine prochaine.  Et à Tournai ça c'est sûr, il y aura du monde !


D'ailleurs, on ne parle plus que de ça en remontant le matos dans les bagnoles : la date à Tournai, mais aussi les "gros" concerts qui arrivent (mais nous en reparleront bientôt) :-) , l'enregistrement du prochain EP (et oui !) et toutes ces choses qui nous font avancer sans baisser les bras depuis tant d'années. Egalement les heures passées à composer les morceaux, à traquer les dates de concerts/radio/presse etc..., à faire de la promo, à faire vivre le site, à enregistrer des maquettes, à faire vivre nos projets solo parallèles aussi...mais également les "galères" éventuelles comme celle d'aujourd'hui...
Tous ces "à côtés" qui font partie de la "vie" de musicien (et pas qu'amateur remarquez), qui font qu'on ne se cantonne pas simplement à "faire des concerts", et que de temps en temps (et celà fait partie du jeux),  on peut tomber sur une date foireuse comme celle du "Bloom's", mais qui n'entrave en rien notre motivation.

Le Bloom's, parlons-en justement une dernière fois :
Au moment de partir, on salue Mourad, qui derrière son comptoir, se demande qui sont ces gens qui lui font signe.
Mourad, il prend probablement du Krokodil (*)



SebMaster



(*) (http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/691853/la-krokodil-cette-drogue-devastatrice-au-plus-proche-de-la-belgique.html).